Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a déclaré que le soutien de son pays à Israël n'est pas inconditionnel, espérant que Tel Aviv respecterait le droit humanitaire international.
C'est ce qui ressort d'une txribune qu'il a publiée dimanche dans le journal Sunday Times, six mois après le déclenchement des attaques israéliennes sur Gaza.
Dans sa tribune, le ministre britannique a évoqué la frappe israélienne ayant visé les travailleurs humanitaires de l'ONG World Central Kitchen. Et de noter qu'Israël reconnait son erreur et en assume la responsabilité, soulignant la nécessité que de telles erreurs ne se reproduisent pas à l'avenir.
Cameron a également rappelé qu'il appelle depuis des mois, avec le Premier ministre Rishi Sunak, Israël à autoriser l'entrée davantage d'aide à Gaza.
Il a souligné que les informations faisant état de l’ouverture de nouveaux couloirs humanitaires et l’autorisation d'entée l’aide sont une bonne nouvelle.
Le ministre britannique a réitéré la nécessité de transformer les paroles en actes. Autrement, écrit-t-il, "une famine massive est une mauvaise éventualité à envisager".
Soulignant l'importance de l'acheminement de l'aide, il a déclaré : "J'appelle les représentants des organisations d'aide humanitaire à rejoindre l'unité chargée de la coordination des activités gouvernementales dans les Territoires et l'Administration civile d'Israël, qui met en œuvre les activités d'aide à Gaza".
« Notre soutien à Israël est conditionnel »
Le ministre britannique des Affaires étrangères a estimé qu'un cessez-le-feu immédiat et permanent n'est possible "que si le Hamas est éliminé".
Il a déclaré qu'une trêve temporaire dans le conflit pourrait permettre la libération des otages et l'entrée des aides dans la région.
Selon Cameron, "si les dirigeants du Hamas quittent Gaza et détruisent les structures qu’ils utilisent, le problème dans la région sera résolu par des moyens politiques et non militaires".
"Israël a le droit à l'autodéfense, ce que nous devons soutenir. Bien entendu, notre soutien n'est pas inconditionnel, car nous attendons d’une démocratie si fière et prospère qu’elle respecte le droit international humanitaire, même lorsqu’elle est défiée", a expliqué Cameron.
Et de conclure: "nous ne pouvons pas nous prendre la tête dans nos mains et attendre la fin d'une guerre qui pourrait ne jamais se terminer. Israël, la puissance occupante, a des responsabilités envers la population de Gaza. Mais cela signifie également que la communauté internationale doit travailler avec Tel Aviv pour assurer la sécurité des personnes".
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre dévastatrice dans la Bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent et d'une destruction massive des infrastructures, qui ont conduit Tel Aviv à comparaitre devant la Cour internationale de Justice pour "génocide".
Des groupes palestiniens estiment que des milliers de Palestiniens ont été détenus par les forces israéliennes dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
Israël a également imposé un blocus paralysant sur la bande de Gaza, laissant sa population, en particulier les habitants du nord de Gaza, au bord de la famine. [AA]